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D’après un arrêté du 1er juillet 1996, le logement des travailleurs et travailleuses agricoles, dont les bergers et bergères, doit respecter certaines normes : une chambre d’un volume d’au moins 11 m3 par personne, séparée en cas de mixité, une hauteur sous plafond d’au moins 2 mètres, une literie équipée. Mais aussi de quoi cuisiner, se chauffer (avec le combustible nécessaire), un extincteur, des tables et des chaises, une armoire fermée à clef, un lavabo, une douche et un WC.
Mon pote berger chez qui j’ai crêché doit porter sa propre literie au bout d’une heure de rando en montée (on a l’habitude, on est scouts). Il a la douche et un chauffe eau au gaz, mais il a ni l’armoire ni le chiotte. L’électricité c’est un panneau solaire monté à l’arrache qui sort du 12v pour alimenter une prise allume cigare mal bricolée et un néon LED.
La commune de Valjouffrey, propriétaire du chalet, et le président du groupement pastoral qui emploie les bergères, l’assurent : il s’agit d’un local technique prêté gracieusement aux gardiens de troupeau. La bâtisse est désignée comme « abri » et non « cabane pastorale » sur le bail que Mediapart a pu consulter. « Ça fait des décennies que cette cabane est mise à disposition des alpagistes. On prête quelque chose, les gens commencent à aménager et à la fin on nous envoie les journalistes pour dire que c’est un habitat indigne », s’insurge Bernard Héritier, qui fut maire de Valjouffrey pendant près de 40 ans et est désormais premier adjoint.
Quel grand seigneur.