Avenir des hôpitaux : démonstration de force à Langres [ Actualisé ]
L’association Egalité-santé, opposée au projet de réorganisation hospitalière acté par l’Agence régionale de santé, a réussi son pari de rassembler beaucoup de monde ce samedi 23 septembre à Langres. Entre 5500 et 6000 personnes étaient en effet mobilisées. du jamais vu.
Cette semaine, Egalité santé rappelait les enjeux de la manifestation de ce samedi 23 septembre à Langres. « C’est le nombre de manifestants qui sera déterminant », déclarait le Dr Véronique Midy, porte-parole de l’association Egalité-santé. Pari réussi pour cette association qui se bat depuis plus d’un an contre le projet de réorganisation des hôpitaux pour le centre et le sud de la Haute-Marne tel qu’il est décidé.
Tandis que l’Agence régionale de santé, soutenue par le Département, la Région et par les trois principales villes concernées prévoit la construction de deux hôpitaux neufs à Langres, Chaumont et le renforcement du centre hospitalier de Bourbonne-les-Bains, l’association Egalité santé défend l’implantation d’un plateau technique « au milieu du territoire », à Rolampont, « pour favoriser l’accès aux soins de tous. »
Du jamais vu
Egalité santé a fait une démonstration de force ce samedi à Langres puisque ce ne sont pas loin de 6000 personnes qui ont défilé dans les rues. Du jamais vu à Langres. Une rue Diderot noire de monde en effet quand le long cortège est arrivé sur la place éponyme au départ de la place Bel Air.
Un squelette est allongé sur un brancard. Au-dessus de lui une banderole. « CH Langres en 2030, un patient en attente de son transfert », peut-on lire. Les phrases et pancartes choc, l’association Egalité santé en a préparé quelques-unes. Dans le même registre, un cercueil, symbole de la mort de la chirurgie à Langres, ouvre la marche.
Néanmoins, la déambulation est joyeuse, musique et chants accompagnent le long cortège où se côtoient des gens de tous âges, des familles, des personnes âgées, des soignants bien sûr et un bon nombre d’élus du Sud-Haute-Marne ceints de leur écharpe tricolore. Ils monteront tous sur l’estrade à la fin des discours. Vus aussi en tête de cortège, les deux députés de la Haute-Marne, Christophe Bentz et Laurence Robert-Dehault. Jacqueline se trouve quelques dizaines de mètres derrière. « Oui la santé ça me préoccupe. Il n’y a pas de raison que dans nos petites villes, on soit moins bien pris en charge qu’ailleurs », craint la dame d’une soixantaine d’années.
Flotte encore dans les rangs une sorte d’amalgame, « on ne veut pas que notre hôpital à Langres soit démantelé », lâche un manifestant.
La peur d’accès aux soins au rabais
Certains défendent le statu quo, « un hôpital à Langres comme aujourd’hui avec de la chirurgie. On ne veut pas que tout parte à Chaumont » et d’autres ont bien en tête que le combat d’Egalité santé est d’avoir un plateau technique unique et commun aux hôpitaux à Rolampont. Les témoignages traduisent sans ambiguïté une peur, celle d’avoir un accès aux soins au rabais. Brigitte est venue de Vicq. Il y a quinze ans, à l’heure du projet d’hôpital unique à Rolampont, elle défilait à Chaumont. Elle était contre. Mais vu la situation des hôpitaux, « où on n’est pas forcément bien pris en charge », elle pense que seul un regroupement pourra aujourd’hui sauver la santé dans le centre et sud Haute-Marne.
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