Extraits (j’ai mis le plus intéressant au début):

Page 11, rapport à la force

54,2% de gendarmes et 69,1% de policiers pour plus d'usage de la violence

Plus de la moitié des forces de l’ordre souhaitent plus de violence, alors que la loi est déjà très laxiste sur le sujet.

Page 12, 13, rapport au droit

Dans 85,1 % des cas, si un collègue commet des fautes graves, la réponse privilégiée est d’appliquer le règlement. Cependant, une majorité des répondants (54,8 %) considère qu’il existe souvent une contradiction entre efficacité et respect du règlement, et que mener à bien la mission est prioritaire (51,8 % contre 45,2 % respecter le règlement).

dilemme, « respect du règlement » versus « conduite de la mission », les écarts entre policiers et gendarmes sont manifestes : 50,9 % des gendarmes privilégient le respect scrupuleux du règlement contre 35,4 % des policiers.

D’une manière générale, la charte des droits fondamentaux de l’UE est moins connue (22 % n’en ont jamais entendu parler) que le code de déontologie (0,6 % n’en ont jamais entendu parler). Les gendarmes disent mieux connaître le texte européen qui protège les droits que les policiers (24,5 % contre 14,6 %) et les policiers mieux le texte interne qui rappelle différentes obligations (le code de déontologie) que les gendarmes (89,9 contre 80,1 %).

En matière de droits des citoyens et de règles de la déontologie, près de la moitié des agents se disent insuffisamment formés (45,7 %). Il est intéressant que les agents, en ne s’estimant « pas assez » formés, dessinent en creux un besoin (40,2 % en police et 49,9 % en gendarmerie), et les bonnes manières d’y répondre pourraient être explorées.

Concernant le code de déontologie, on note qu’il est d’abord jugé utile (78,6 %), davantage chez les gendarmes (83,4 %) que chez les policiers (73,6 %), mais aussi peu adapté aux situations (40,6 %) surtout selon les policiers.

Il est également critiqué pour être un « outil de contrôle » avant tout (46,4 %), à nouveau davantage par les policiers (52,8 %) que par les gendarmes (41,9 %). Au total, le rejet du code est donc plus marqué chez les policiers.

Les corps d’inspection sont majoritairement jugés efficaces (73,1 %) ou encore justes (62,2 %), mais une grosse minorité reste donc critique sur ce point. L’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) est jugée plus juste (64,9 contre 55,7 %, +9,2 points) et aussi plus efficace (75,3 contre 68,5 %, +6,8 points) que l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante à statut constitutionnel, est « inconnu » pour plus d’un répondant sur dix, 12,9 % exactement et mal connu d’une majorité (« un peu », 54,8 %) (graphique 9). Le Défenseur des droits est mieux connu dans la police (39,1 %) que dans la gendarmerie (25,2 %).

Page 10 et 11, mission principal des forces de l’ordre

: 59,6 % des policiers privilégient l’arrestation des délinquants comme mission prioritaire contre 48,1 % des gendarmes. Par ailleurs, 22,6 % des gendarmes considèrent que leur mission première est de prévenir la délinquance contre 6,3 % des policiers. Enfin, 49 % des policiers expliquent la délinquance par la « tolérance de la justice » contre 41,1 % des gendarmes, ces derniers accordant plus d’importance aux causes économiques et sociales. On notera également l’importance relative de la réponse « afflux d’immigrés » comme cause de la délinquance, surtout chez les policiers (cause secondaire chez 28 % d’entre eux, contre 12,4 % chez les gendarmes). (page 10)

Mission principal selon les forces de l'ordre: Arrêter les délinquants, faire respecter la loi : pn: 59,6 %, gn: 48,1 % Secourir les personnes en danger : pn: 28,7 % gn: 24,9% Prévenir la délinquance : pn: 6,3 % gn: 22,6% Protéger les institutions républicaines : pn: 4,3 % gn: 3,9 % Non renseigné : pn: 1 % gn: 0,5%

On peut voir la vision répressive qu’ils ont de leur métier.

Page 16, 17 Profil des policiers

L’analyse permet de distinguer 4 groupes :

Le groupe des « autoritaires » aux effectifs réduits (10,4 % de l’échantillon) regroupe les policiers les plus enclins à considérer que l’écoute est une perte de temps, que les gens qui enfreignent la loi ne méritent pas d’être traités avec respect. Ils sont également très rétifs à recueillir les attentes des habitants et élus ou encore à devoir se justifier auprès d’eux.

Enfin, les « passablement autoritaires » (25,8 %) regroupe les policiers qui partagent des positions relativement autoritaires : peu d’écoute, d’explication, et un respect conditionné par les profils des individus, mais avec des positions plus modérées que celles exprimées par les « autoritaires ».

Le cluster « modérément relationnels » (40 %)

Le groupe des « relationnels » (23,8 %)

Avec tous ça, j’ai aussi appris que le défenseur des droits avait des flux rss. Ce sera pratique pour la prochaine fois qu’ils sortent quelque chose pour être au courant en premier.

  • MarudA
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    7
    ·
    4 months ago

    merci pour le partage. je me demande quel est l’impact de la politique du chiffre et de la baisse des moyens sur cette montée du besoin (volonté?) de recourir a de plus en plus de force au quotidien.

    C’est plus vraiment les forces de l’ordre, c’est les forces de l’ordre en force qu’on devrait les appeler. les FDOF. Ou Autorité Civile Appliquant la Brutalité , je sais pas.

    • Mathieu@lemmy.nuage-libre.frOP
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      3
      ·
      4 months ago

      Autorité Civile Appliquant la Brutalité

      La gendarmerie était notamment constitué un jour de 98 000 militaires. Utiliser ce terme reviendrait à invisibiliser une partie des effectifs du ministère de l’intérieur même si cela représenterait plus fidèlement une autre partie des effectifs.

      je me demande quel est l’impact de la politique du chiffre

      En 2013, il y avait un rapport qui en parlait, mais il est trop long, j’ai pas vraiment envie de le lire et surtout il est beaucoup trop vieux.

      la baisse des moyens sur cette montée du besoin (volonté?) de recourir a de plus en plus de force au quotidien.

      La baisse des moyens n’est pas financière en tout cas. En 2021, le budget du ministère de l’intérieur c’était 28 milliards d’euros alors qu’en 2023, il était de 35 milliards, soit une augmentation de 25% en 2 ans (si mes calculs sont bons).

      Il faudrait peut être regarder du côté des médias, des syndicats de police et du ministre de l’intérieur pour comprendre la source du problème.